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Les vaches françaises « identiques » aux vaches brésiliennes ? La FNB voit rouge

Les déclaration d'un ancien député dans la presse font sortir la FNB de ses gonds.

Le contexte difficile du commerce international fait craindre à la Fédération nationale bovine (FNB) un regain d’intérêt de l’accord avec le Mercosur.

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La guerre commerciale lancée par les États-Unis au reste du monde bouleverse le commerce international dans son ensemble et l’Europe n’est pas épargnée. Au milieu de ce tumulte, des voix militent pour que l’Union européenne accélère sur des accords commerciaux bilatéraux comme celui avec le Mercosur, pour atténuer les effets de la politique américaine. Ce qui n’est pas au goût de tout le monde.

Dans un communiqué diffusé ce mercredi 23 avril 2025, la Fédération nationale bovine (FNB) tente d’alerter sur les manœuvres en cours. « Il semble que cette nouvelle situation serve de prétexte à la Commission européenne », estime l’association spécialisée de la FNSEA. Les récentes communications de l’exécutif européen qui table sur une version finale de l’accord à la fin de cet été en témoignent, les vents semblent favorables.

« Non, notre élevage n’est pas « identique » »

Mais si des filières comme celle de la viande bovine lancent cette nouvelle alerte, c’est que la France et son gouvernement qui faisaient jusque-là front contre l’accord, montrent quelques signes d’effritement. En cause, un article du média Euractiv citant Bruno Bonnell, entrepreneur, ancien député et responsable du plan de finance France 2030, rattaché au Premier ministre.

Bruno Bonell argumente que les éleveurs français « n’ont pas le choix que de se spécialiser ». L’entrepreneur estime qu’ils doivent insister sur « l’amélioration de la qualité » plutôt que de « continuer à produire des vaches — en concurrence directe avec les vaches brésiliennes — qui n’ont d’autre avantage que d’être identiques », rapporte Euractiv.

Ce à quoi la FNB réplique : « Eh bien, non, notre élevage n’est pas “identique” à celui des pays du Mercosur ! Non, nos élevages ne sont pas constitués de gigantesques feedlots comptant des milliers d’animaux ! Non, nos animaux ne sont pas dopés aux antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance, ni aux hormones… », fulmine l’organisation. Son président Patrick Benezit prévient : « Les éleveurs ne peuvent pas être trahis, et une nouvelle fois abandonnés, à la faveur d’un accord qui ne prévoit aucune réciprocité quant aux respects des normes de production. »

La FNSEA se remobilise aussi

Voilà quelques jours, le 18 avril, la FNSEA est elle aussi montée au créneau. « Présenter l’accord commercial du Mercosur comme une réponse à la guerre économique entre les États-Unis et la Chine relève d’une erreur stratégique majeure », affirme le syndicat. Visant les gouvernements européens comme celui de l’Allemagne ou directement la Commission européenne qui « relancent la mécanique d’un accord présenté comme un levier de “diversification” face aux décisions protectionnistes du président américain », la FNSEA « refuse catégoriquement que les agriculteurs européens soient une variable d’ajustement des tensions transatlantiques ».

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